Dans le cadre des résidences d’artistes « Culture à l’hôpital », l’Hôpital Nord Franche-Comté et le 19, Centre régional d’art contemporain, ont invité le peintre Anthony Vérot à accompagner par sa peinture la transition des hôpitaux de Belfort et de Montbéliard vers leur nouvel établissement. Cette commande n’est pas sans rappeler celles que grands mécènes, aristocrates ou pouvoirs publics ont pu passer aux artistes au cours de l’histoire, à l’occasion de quelque chantier majeur.

Le portrait est le sujet de prédilection d’Anthony Vérot. Il n’a pourtant pas choisi de répondre à cette commande par la représentation du passage continu mais temporaire des patients ou par celui du personnel permanent de l’hôpital. Il s’est au contraire attaché à peindre tout ce qui est d’ordinaire absent de ses tableaux, en l’occurrence un environnement. Le « portrait » qu’Anthony Vérot nous propose ici des hôpitaux est en effet celui du « cadre » qui reçoit ce flux humain. L’œil de l’artiste a retenu la configuration géométrique des espaces, les jeux parfois troublants de plans, d’emboîtement et de transparence, ainsi que leurs rapports colorés. L’artiste semble donc nous proposer une « galerie » dont on aurait ôté les portraits qui y sont habituellement accrochés.

Ces sept gouaches et aquarelles nous livrent donc une vision partielle et a priori distante de ces espaces. Elle traduit pourtant bien celle, fugitive, des patients parcourant les couloirs : préoccupés de leur seul rendez-vous médical, leur regard distrait entrevoit quelque silhouette au détour d’un couloir ou par la porte entrebâillée d’un bureau, et focalise ça et là sans intention de reconstituer une image d’ensemble. La vision singulière que l’artiste propose de ces lieux peut alors croiser l’expérience commune que nous en avons.