Serge Lhermitte

Puis vint le blanchiment des exosquelettes
Exposition

Au 19, Crac, l’exposition fera le point sur dix ans de production autour de la question des mutations du travail et présentera également les deux premières installations d’un nouveau cycle consacré aux moyens de communication, historiques et actuels.

Si la photographie et ses genres – portrait et paysage – sont fondateurs du travail de Serge Lhermitte, la singularité de l’artiste réside dans les dispositifs insérant ses images, et leur pertinence au regard des réflexions et des problématiques soulevées. Ses installations analysent et interprètent en effet les mutations sociales contemporaines, celles qui influent sur l’élaboration de nos subjectivités, sur la construction de nos comportements et de notre être au monde. L’exposition au 19, Crac privilégie un cycle d’œuvres en cours depuis une dizaine d’années, constatant de nos nouveaux modes et conditions de travail (salariat, auto-entreprenariat, startups, open spaces, etc.).
L’artiste pose un regard aigu sur l’actualité économique et sociale, et chaque nouveau corpus est précédé de rigoureuses recherches telles que les dévoilent les écrits dont il accompagne fréquemment ses œuvres. Il élabore ensuite des «dispositif d’images» ou, à l’inverse, «objets prétextes à images», pour reprendre ses propres mots, dont chaque élément, matériau, cadrage et mode de monstration relève d’un choix minutieux à même de traduire ses constats sociologiques et visuels. C’est ainsi que le «manège à images» d’images de À la poursuite de l’extension des échanges réclame un effort physique pour le manipuler, renvoyant, ainsi que son esthétique industrielle, à la chaîne de montage et à la chorégraphie gestuelle des ouvriers au travail tels que nous les découvrent les photographies.
Les environnements de travail présentés dans Puis vint le blanchiment des exosquelettes baignent dans une blancheur atemporelle et aliénante faisant suite, dix ans plus tard, au silence accusateur de l’exposition L’atonie du cri des cassandres que l’artiste avait présentée au MAC VAL. Ces environnements «ossifiés», nous dit l’artiste, induisent aussi «une analogie avec le blanchiment des massifs coralliens, symbole de la destruction par l’homme de l’équilibre naturel». L’esthétique hybride de Serge Lhermitte laisse envisager de nouvelles représentations collectives du travail en articulant deux dimensions apparemment antinomiques, un réalisme sociologique et une liberté de (ré)interprétation artistique ne s’interdisant ni fiction, ni poésie, ni symbolisme. Mais ce dernier évite de cantonner ces mutations sociales à la seule sphère du travail pour potentiellement les replacer dans le fonctionnement plus global d’une société.

Du 9 février au 14 avril 2019 au 19, Crac. Vernissage vendredi 8 février à 18h30

En collaboration et en co-production avec l’Espace arts plastiques Madeleine-Lambert de Vénissieux (69).

Né en 1970, Serge Lhermitte vit et travaille à Strasbourg et à Clermont-Ferrand.

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HORAIRES:
Du lundi au samedi de 9h à 18h

GROUPES ET ENFANTS:
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